L' art héraldique

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L' art héraldique

Message Samedi 15 Janvier 2005, 5:06

Aucune certitude ne donne une raison à l’apparition des armoiries. Mais ce que l’on sait est qu’elles ne sont pas un héritage des romains, ni des germains ou scandinaves et encore moins du Moyen Orient. De même que dater leur apparition est périlleux, car les chercheurs ne peuvent s’appuyer que sur des éléments ayant résisté au temps, cela va du sceaux aux tissus en passant par les peintures. Mais Michel Pastoureau, dans son livre « Une Histoire Symbolique du Moyen Age Occidental », nous donne trois phases dans l’histoire des armoiries. La première est une phase de gestation qui aurait eu lieu du début du XIe siècle aux années 1120-1130, puis vint une phase d’apparition vers 1120-1130 à 1160-1170, et finalement une phase de diffusion vers 1170 à 1230.
Très tôt les armoiries devinrent un signe d’identification que ce soit d’un groupe ou d’un individu : les armoiries sont familiales ou unique à telle corporation d’artisans. Et même si les grands seigneurs furent les premiers à utiliser ce système d’individualisation, d’autres l’utilisèrent aussi même s’ils n’étaient guères combattants, même des paysans en avaient. L’Eglise aussi s’y mit mais plus tardivement, elle ne fit que suivre la mode.



**Les Emaux**

La héraldique était un monde avec des règles strictes. Il ne reste rien de ces règles avant le XIIIe siècle. A partir de cette époque, elles ne changèrent que peu jusqu’aux Temps Moderne.
Afin de vous faire découvrir le monde de la héraldique et ces règles, je vous propose tout d’abord de commencer par les émaux (couleurs) qui y étaient utilisées. Ces émaux étaient divisées en deux groupes, le premier est celui des métaux avec l’or (jaune) et l’argent (blanc), le deuxième celui des couleurs avec le gueule (rouge), sable (noir), l’azur (bleu) et le sinople (vert).
Il faut savoir que ces émaux n’étaient pas disposées n’importe comment. Jamais un homme du Moyen Age ne mettrait une figure d’or sur un champ (fond) d’argent. Les couleurs du champs et de la figure ne devaient pas appartenir au même groupe. Prenons par exemple, les armoiries du royaume de France d’azur semé de fleur de lys d’or, les figures (les lys) sont d’un émail du groupe des métaux et le champ (azur donc bleu) est d’un émail du groupe des couleurs.
Un troisième groupe d’émaux existe les pannes ou fourrures : le vair et l’hermine avec le contre-vair et le contre-hermine. L’hermine a un champ d’argent à moucheture de sable, la contre-hermine est son contraire. Le vair est d’azur et d’argent, le contre-vair a ceci de différent au vair qu’il oppose le métal au métal et la couleur à la couleur. Par exemple, les armoiries du duché de Bretagne sont d’hermine.


**Le Champ**

Voyons à présent le champ et ses divisions, pour cela je vais reprendre le dessin synthétique de Eugène Violet-le-Duc.

_____
|DBE| dextre= droite ( à gauche sur le champ )
|FAG| senestre= gauche ( à droite sur le champ )
\HCI/
-

Chaque partie du champ a un nom:

A: centre de l’écu, le coeur ou l'abîme.
B: le chef ou point du chef.
D : canton du chef dextre .
E: canton du chef senestre.
F : le flanc dextre ou plus simplement dextre.
G : le flanc senestre ou plus simplement senestre.
C : la pointe.
H : le canton dextre de la pointe.
I : le canton sénestre de la pointe.

Ce champ peut ne pas être uni ni d’hermine ou de vair. Il peut comporter plusieurs émaux. Chaque répartition a un nom propre. Par exemple, le parti c’est l’écu partagé en deux verticalement, le coupé en deux horizontalement, le tranché de haut en bas, la taillé de bas en haut, l’écartelé divisé en quatre, etc.


**Figure.**

A présent, passons aux figures. Certaines figures occupent des places spécifiques sur le champ. Chaque positionnement de figure porte un nom. Je vous indiquerais ici les plus répandues.

DBE : rangées en chef.
FAG : rangées en fasce.
HCI : rangées en pointe.
BAC : rangées en pal.
DAI : rangées en bande.
EAH : rangées en barre.


Les figures se composent des figures héraldiques, des figures naturelles et des figures artificielles. Les figures héraldiques se divisent entre les pièces honorables et celles de second ordre. Les pièces honorables sont le chef, la champagne, le pal, la bande, la barre, la croix, le sautoir, le chevron, le franc-quartier, le canton, la pile ou pointe, le giron, la pairle, la bordure, l’orle, le trescheur ou essonier, l’écu en abîme, le gousset. Les pièces de second ordre sont l’emmanché, les points équipollés, l’échiquetté, le fretté, le treillisé, les losanges ou losangé, les fusées ou fuselé, les mâcles, les rustres, les besants, les tourteaux, les billettes.
Dans les figures naturelles se trouvent les figures humaines, les animaux, les plantes, les astres et météores, les éléments (eau, feu, terre). Chaque élément de ces figures est important dans la description des armoiries, comme par exemple savoir si le lion tire la langue ou non et de quelle couleur est cette langue.


**Les Brisures**

Puis vint les brisures. Deux sortes de brisures apparaissent, celle dans une même famille et celle survenant de par l’apport d’une nouvelle famille. Dans le premier cas, soit on modifiait quelques éléments des armoiries soit on en rajoutait un : le lambel à pendants, la bordure, le bâton péri, etc.
La brisure survenant par l’alliance avec une nouvelle famille rajoute les armoiries de la famille de la femme à celle de son mari, faisant de deux armoiries une seule.


A ces armoiries se sont rajoutées, entre autre du fait des tournois, des tenants et des cimiers. Les tenants sont des figures n’étant pas sur l’écu mais le soutenant. Parmis eux, on trouve des sauvages (hommes poilus), des lions, des maures, des femmes, des licornes, etc.
Le cimier, à l’origine, était un décor animal ou végétal peint sur le casque puis avec les tournois, il se transforma en une véritable structure la plus légère possible attachée au sommet du heaume. Cette structure pouvait être aussi bien des plumes de paon qu’une représentation de Mélusine. Il permettait aussi de représenter des figures que l’on n’osait point mettre sur l’écu du fait de leur aura négative. Cela était possible du fait qu’aucune règle ne régissaient les cimiers.Les chevaliers allemaniques enfirent grand usage.
Puis avec l’ampleur que prirent les armoiries, il fallu trouver un moyen de distinguer les ordres de chevaleries et personnes titrées. Pour cela apparurent les couronnes et les colliers.
Ainsi, pour distinguer la noblesse laïc ou ecclésiastique titrée, les couronnes apparurent au-dessus de l’écu fut mis des couronnes. Chaque titre avait sa couronne, le baron avait un simple bandeau d’orfèvrerie, alors que le roi une couronne complexe.
Les colliers des ordres de chevalerie étaient placés à l’arrière des écus. Chaque ordre avait le sien.


**Choix des Armoiries**

Certaines armoiries n’ont pas été choisies pour des raisons spécifiques, alors que d’autres furent consciencieusement fabriquées. Des armoiries sont parlantes comme pour les comtes de Henneberg dont les armes sont une poule (Henne) perchée sur un mont (Berg).
Mais pour beaucoup d’armoiries, nous en avons perdu la signification. Par exemple, les armes des rois de France d’azur semé de fleurs de lys d’or. Selon certains, il ne s’agira pas de lys mais d’iris, et la légende veut qu’un roi de France les ait choisi comme emblème après avoir gagné une bataille dans un champ d’iris jaune. Mais pour Michel Pastoureau, le choix des lys serait en corrélation avec le culte de la Vierge Marie qui se développa au début du XIIIe siècle sous l’impulsion, entre autre, de Suger, abbé de Saint-Denis et conseiller du roi. Le lys est la fleur de pureté, de virginité. Dans la Bible, elle est associée au Christ et à la Vierge, et sur les peintures représentant l’Annonciation, une fleur de lys est placée dans un vase transparent transpercé par un rayon de lumière. Ainsi le royaume de France se serait mis sous la protection de la Vierge de part ses armoiries à partir de Louis VIII.



Faire un résumé de la héraldique est un exercice difficile, car il y a tellement à dire. J’espère que cet article, vous aura éclairci sur cet élément d’individualisation et d’appropriation qui perdurera pendant des siècles avant d’être remplacé par les drapeaux et que nombre d’entre vous serons inspirés pour nous faire part d’un élément plus pointu propre à la héraldique.


--Source--

VIOLLET-LE-DUC Eugène, « Encyclopédie Médiévale », édition Inter-Livres.
PASTOUREAU Michel, Une Histoire Symbolique du Moyen Age Occidental », édition du Seuil, 2004.

cet article est tenu d'une certaine "Theodérad" etudiante Maîtrise es Archéologie Médiévale sur un autre site parlant du medieval

un gd merci a elle de nous avoir fait partager c connaissance ;)
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Koyl

L'héraldique et l'art des blasons

Message Jeudi 26 Mai 2005, 16:17

tjs sur l'art L'héraldique des blasons voici un petit site qui explique comment faire son blason

http://blasons.free.fr/heraldique/herald.html

et ci dessous un petit programe pour faire c blason

http://www.ordredutore.net/page.cfm?what=heraldique

bon amusement et montrer nous vos talents (y)
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Koyl

Message Dimanche 5 Juin 2005, 23:48

pour créer son propre blason (autre site):

http://genealogie.wanadoo.fr/v2/genealo ... genealogie
Alex

forum consacré à l'Art Héraldique

Message Samedi 13 Janvier 2007, 18:32

Bonjour à tous

Voici un lien vers un forum consacré à l'Art Héraldique.

Le forum est tenu par des passionnés. Il est convivial et concret.

http://heraldique.virtuaboard.com/

Toute question peut être posées.

Les Admin seront content d'avoir des pro comme nouveaux membres (si ça vous intéresse).


Bien à vous.

Che Khan, votre humble serviteur.
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Che Khan


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