histoire de la monnaie medievale

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histoire de la monnaie medievale

Message Lundi 16 Janvier 2006, 22:31

Petite Histoire de la monnaie médiévale


Question très importante avant de commencer, histoire de poser le sujet : en quoi et comment la monnaie reflète-t-elle la structure d’une société et d’une économie ? Quelques points sont à traiter, comme l’usage de cette monnaie, sa circulation, son évolution et sa composition. Trop mince, ce thème n’est pas à lire séparément du reste de nos productions, toutes les réponses à la question principale ne s’y trouvent pas. Non, il s’intègre plutôt dans une vaste logique d’ensemble ayant pour but la (re)découverte de l’économie du Haut Moyen-Age. Tout un programme, quoi.


I. Du trimétallisme aux monométallismes : cuivre, argent et or


Le choix de la composition des monnaies à l’aube de notre programme est un héritage direct du monde romain : à son crépuscule, le Bas-Empire est toujours caractérisé par l’utilisation du cuivre, de l’argent et de l’or. Au passage de l’époque romaine à la période barbare, une grosse rupture intervient dans la machine monétaire : les émissions n’ont plus la même régularité ni la même importance dans tous les ateliers occidentaux de l’Empire. Toutefois, la frappe de l’or reste sous la domination de Byzance et des ateliers romains. L’argent et le cuivre, eux, prennent leur autonomie auprès des princes barbares.

Mi VIème siècle, tout bouge : le monnayage de l’argent et du cuivre cesse définitivement hors de l’Italie, laissant place au monométallisme or en Gaule. Une des raisons envisageables à ce changement : la peste de 581 et ses conséquences sur le commerce méditerranéen. Quoiqu’il en soit, avec la disparition du cuivre et de l’argent, c’est la fin d’une tradition antique basée sur ces pièces.

En 680, seconde "révolution". Le dynamisme anglo-frison (qui utilise abondamment l’argent suite à l’apparition de nouveaux gisements miniers) va gagner rapidement le reste de l’Occident. De même, l’or a tendance à se raréfier. Les émissions d’argent deviennent de plus en plus importantes, permettant ainsi une économie beaucoup plus active : c’est le denier d’argent mérovingien, qui devient l’étalon monétaire du moment. La transition s’accentue au VIIIème siècle, avec the Monnaie du Haut Moyen-Age : le Denier Carolingien, en argent of course. L’usage de l’étalon-argent se prolongera en Europe jusqu’au XIIIème siècle.


II. Des différents rôles de la monnaie


1/ la frappe, un outil politique

Au commencement du Haut Moyen-Age, la frappe de la monnaie est une prérogative impériale, et cela concerne presque exclusivement l’or (souvenons-nous que les monnaies d’argent et de cuivre sont anecdotiques). C’est d’ailleurs en frappant l’or que les usurpateurs se démarquent du pouvoir impérial. Ce principe, fort pratique pour la propagande, est cautionné et respecté par les princes barbares qui assurent sa continuité aux Vème et VIème siècles.

Il faut attendre aux alentours de 580 pour que les princes créent leurs propres monnaies, rompant ainsi avec la centralisation romaine. On voit apparaître les premières pièces frappées aux noms des rois mérovingiens, ostrogoths et wisigoths, pratique qui se généralise tout au long du VIIème.

Les maires de palais frappent donc monnaie, mais les autorités ecclésiastiques s’y mettent très vite également. Au VIIIème, la frappe est progressivement récupérée par les évêques, les églises et les abbayes, qui posent leur marque sur leurs monnaies.

Avec l’arrivée de Charlemagne, la politique monétaire et son contrôle vont se durcir considérablement. Désormais, seul le nom du roi sera apposé sur les pièces, et ce dans tout le royaume. Exit les prérogatives de l’aristocratie et des ecclésiastiques, on vient de passer à l’uniformisation du monnayage. Cette transition s’inscrit dans le cadre général de la coupure dynastique qui vient d’avoir lieu.

Mais les réformes de Charlemagne ne tiennent pas 1 siècle, sous Charles le Chauve (seconde moitié du IXème) s’amorce la féodalisation de la monnaie. Le pouvoir royal en constante déliquescence, la gestion de la frappe revient au comte local : le nom du roi disparaît progressivement des pièces.

2/ les ateliers monétaires

Dans les premiers temps des royaumes barbares, il n’y avait pas de véritable logique dans la répartition des ateliers en Europe : entre ceux qui datent de l’Empire Romain et ceux qui sont nouvellement créés pour les besoins de l’aristocratie locale, rien ou pas grand chose ne les lie entre eux. Concentration régionale irrégulière, production intermittente, durée d’existence aléatoire… c’est le bazar.

Les maires de palais sont les premiers à tenter de superviser l’ensemble des ateliers monétaires. Ils limitent leur nombre et préfèrent les localiser dans des centres urbains d’envergure : région parisienne, Poitiers, Limoges, Orléans, Tours, cités d’Aquitaine… Charlemagne ira plus loi en imposant leur établissement dans les différents palais du royaume.

La décision de créer de nouveaux ateliers s’articule avec un fait super important dans l’économie médiévale : la multiplication des marchés locaux fin VIIème. L’un ne va pas sans l’autre, puisqu’il faut un approvisionnement monétaire constant pour qu’un marché puisse fonctionner. Certaines régions sont dites "avancées" en raison du nombre important d’ateliers actifs (Frise, bassin parisien). C’est là que les manses libres payent leur rente en argent ou rachètent leur charge militaire. Dans les années 860, cela va se généraliser dans tout le royaume.

3/ circulation et usage de la monnaie

De même que durant la période antique, la monnaie est toujours omniprésente dans l’économie médiévale, mais elle n’est pas le seul moyen de payement : métaux précieux, lingots, vaisselle, épices, étoffes, tous ces produits de luxe sont également utilisés en tant que réserve de valeur et intermédiaire dans les échanges. Dans cette logique, il est fait un grand usage de l’or dans les trésors royaux, aristocratiques et ecclésiastiques : ce métal noble a la préférence de tous et est fondu pour réaliser des travaux d’orfèvrerie (bijoux, objets précieux, bref, tout ce qui brille et qui fait joli). C’est l’une des raisons pour laquelle l’or sous forme de monnaie a tendance à se raréfier fin VIIème, cédant la place au denier mérovingien en argent.

A l’origine aristocratique, le rôle de la monnaie est essentiellement fiscal, bien plus que commercial ; il faut comprendre dans ce sens que son usage dans le commerce à grande échelle (méditerranéenne ou nordique) est très réduit. Toutefois, localement, on retrouve la monnaie dans les transactions hebdomadaires et dans la vie quotidienne. A ce propos, il est à noter que mi IXème, en France, la monnaie ne circule plus aussi rapidement mais essentiellement localement, à l’échelle régionale, voir plus petite encore. Exemple : les distributions de Cluny aux pauvres se font dorénavant en deniers et non plus en vivre ni en vêtements. Son usage est désormais bien établit dans la société de la fin du Haut Moyen-Age.



Conclusion


Balbutiante jusqu’au VIIème siècle, l’économie – et par conséquent la monnaie – a du mal à se détacher de son pesant héritage antique. Qu’à cela ne tienne, à partir des VIIème et VIIIème siècles, la machine est lancée : conjointement aux progrès agricoles, la monnaie prend son envol, suite aux réformes carolingiennes. Son influence timide sur la société (uniquement dans les élites) va s’accroître jusqu’à en devenir indissociable. Et voilà.







" Mon seignor... il est l’or... il est l’or de se lever... "

Blaze, à Don Salluste
La Folie des Grandeurs

document trouver sur le net sans aucune signature ni source cela ne vaut que ce que ca vaut
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Koyl

Message Lundi 16 Janvier 2006, 22:52

euh... Koyl c'est pas de toi ça :) :mrgreen:

quelle est la source stp??

ok j'ai vu ton texte en petit mais il doit bien y avoir un lien.. et je crainds fort que les gens s'en rendent compte (du texte en petit) et que l'on va encore avoir une remarque d'un site internet qui nous fait chier avec ses droits d'auteurs ;-) - sinon bon article :-)
Alex

Message Mardi 17 Janvier 2006, 10:42

sisi c'est lui ça lol il est devenu un grand expert du médiéval! lol
margaux: origine grecque, signification: la perle...
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Margaux


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